Fort de Douaumont
Drapeau du RICM
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revue n°236
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Pour
tous ceux qui vécurent au Régiment d'Infanterie Coloniale
du Maroc les années 1916 et 1917, les noms de Douaumont, de
Malmaison, marqueront toujours un viril souvenir. Vingt ans après ces
années pathétiques, je voudrais dire à nos cadets de l'Arme ce qu'était
alors le Régiment qui s'est surclassé par la suite au point de devenir
le Premier Régiment de France.
Et tout d'abord que sa vertu guerrière n'est pas due à des
circonstances fortuites, au coefficient chance : non, le R.I.C.M.
est en quelque sorte un élixir longuement préparé, la quintessence
de l'Infanterie Coloniale, et même de la vieille Infanterie de
Marine.
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En tête de la lre compagnie, une patrouille de combat,
commandée par un humble mais héroïque caporal, Déranger, saute
hardiment dans le fossé du Fort, se précipite dans le coffre de
contre-escarpe, devançant les tireurs ennemis qui ont déjà sauté sur
leur pièce : à coups de crosses, on les arraisonne : désormais le
fossé ne sera plus balayé par la Maxim.
Les autres compagnies se ruent sur les objectifs impartis : une
avalanche d'hommes couverts de boue, les dents serrées, la baïonnette
haute...
Le capitaine Dorey s'élance le premier : d'une forte corpulence, les
molletières tombées sur de lourds brodequins, sans capote, à bout de
souffle mais non d'énergie, il entraîne à sa suite son bataillon
grisé d'espoir...
Sur la droite, quelques hommes du 321e d'Infanterie
atteignent également le Fort : patrouille de combat téméraire,
légèrement déviée de son axe de marche, les camarades de la Ligne,
surpris par le silence, ont voulu voir de près le colosse que d'autres
devaient prendre...
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